Jack The Ripper d\'après Alan Moore et d\'Eddie Campbell
C'est l'heure de la Dernière Séance !
Tous les 15 jours, la rédaction vous propose un film résumé et illustré ainsi que les commentaires de l'équipe.
Aujourd'hui :
From Hell
N'hésitez pas à nous
envoyer vos critiques sur le film ou à commenter directement ci-dessous. Elles seront ajoutées au dossier.
From Hell est un film de Albert et Allen Hughes sorti en 2001 avec : Johnny Depp (VF : Bruno Choël) : Inspecteur Fred Abberline ; Heather Graham (VF : Sylvie Jacob) : Mary Kelly
Ian Holm : Sir William Gull ; Robbie Coltrane : Sergent Peter Godley ; Ian Richardson : Sir Charles Warren ; Jason Flemyng : Netley
Attention : évidemment le résumé vous donne la solution de l'histoire, mais certaines photos et commentaires ne sont pas tout public...
Résumé :
Londres, 1888
L'inspecteur Fred Abberline se trouve dans une fumerie d'opium. La drogue lui donne des visions...
Dans le quartier glauque de Whitechapel, la misère et la violence sont partout. Un groupe de prostituées tapine. L'une d'elles, Marie Kelly est interpellé par un mac : McQueen. Il la menace de représailles si elle ne paye pas pour « sa protection ». La vie est dure pour les filles. Le lendemain, elles sont rejointes par Ann, une ancienne prostituée qui a trouvé une mari riche, un certain Albert – un artiste peintre. Elle leur confie sa fille, en échange elle promet de payer leurs dettes.
Plus tard, les filles observent le fameux Albert et Ann arrêtés et séparés par des hommes en noir. La jeune femme est interrogé par Ben Kidney à propos d'un secret... Mary Kelly décide de cacher l'enfant chez ses grands-parents. Pendant la nuit, une première prostituée, Martha Tabram, est assassinée à Georges Yard...
Le sergent Peter Godley retrouve Abberline et l'informe de la situation. Ce dernier, du fait de ses visions, à déjà des pistes. Le temps qu'il retrouve ses esprits, les deux policiers se rendent à la morgue. Godley protège Abberline de ses supérieurs. Le tueur a massacré sa victime, et lui a prélevé son vagin.
Sir William Gull fait visiter l’hôpital universitaire. Le groupe d'étudiants assiste à une séance de lobotomie menée par le docteur Ferral. La patiente est Ann...
Les filles s'interrogent sur le meurtre de Martha. Polly Nichols est menacée par McQueen mais un policier la sauve. Choquée, elle ère dans les rues et tombe sur un homme qui lui offre du raisin et à boire. L'homme finit par l'égorger. Prenant son temps dans l'ombre, il charcute le cadavre. Abberline et Godley arrivent sur la scène du crime le lendemain matin. Fred découvre du raisin et respire l'odeur du laudanum. Il en déduit qu'elle a été droguée, tuée et déplacée pour être mutilée ici. Dans ses visions, il a également vu plusieurs hommes... Lors de l'autopsie, on constate que ces intestins ont disparu.
Réunissant ces hommes, il soupçonne un boucher, un vétérinaire... quelqu'un qui s'y connaît en anatomie. Son supérieur refuse de croire qu'il puisse s'agir d'un anglais. Mais la présence de raisins peut indiquer que le tueur à des moyens financiers. Les soupçons se portent sur la population juive ce qu'Abberline rejette craignant une chasse aux sorcières.
De retour chez lui, l'inspecteur se sert une dose d’absinthe et de laudanum. Il se met à délirer de nouveau. Il se remémore sa femme Victoria morte en couche avec leur enfant...
A l'enterrement de Polly, Fred rencontre le groupe de prostituées. Il discute avec Mary Kelly. Ses soupçons se portent sur McQueen qui a les a toutes menacées, mais elle refuse de témoigner contre lui.
Les filles se retrouvent pour parler de Ann qui n'a pas réapparu. Mary Kelly propose de parler de l'enlèvement à Abberline.
Netley est le chauffeur du tueur. Ce dernier est en effet un homme instruit et riche. A bord d'une calèche, le serviteur parcourt les bas fonds et tombe sur Annie Chapman. Netley la convainc de monter et l'emmène auprès de son maître. « Dark Annie » est tuée à son tour.
Godley a retrouvé sur les lieux un morceaux de tablier en cuir. Le tueur a enlevé les intestins et les a placé autour du coup, il a également prélevé l'utérus. Fred trouve des pièces placées en pentacle. Les meurtres sont des rituels. Il en place deux sur les yeux de la victime...
Abberline se rend au London Hospital. Ce soir-là a lieu la présentation de John Merrick, plus connu sous le nom d'Elephant Man. Il y rencontre le docteur William Gull, ancien chirurgien royal qui a stoppé son activité suite à une attaque apoplexie. Le médecin accepte de l'aider et lui donne plusieurs indications.
Le tueur est droitier, fort, et possède certainement une mallette de chirurgien. Il devine également l'addiction d'Abberline à l'opium et lui un traitement pour éviter le laudanum. Pour lui, le tueur est un féru d'anatomie très instruit pour avoir pu disséquer si habilement l'utérus d'une femme.
A Buckingham, Palace, la Reine Victoria rencontre Sir Gull qui rend rapport de l’évolution de la maladie de son petit fils. Le Prince Edward est atteint de la syphilis.
Le tueur rencontre Netley qui n'en peut plus de rabattre les filles, mais son maître n'a pas terminé sa mission.
Abberline retrouve Mary Kelly. Il veut des preuves contre McQueen et pas un simple témoignage. Les deux finissent par avoir confiance l'un envers l'autre. Elle finit par lui parler de Ann et de Ben Kidney. Fred sait qu'il est le chef de la brigade spéciale....
Il s'introduit au bureau de Kidney et fouille ses affaires. Il finit par retrouver la trace de Ann, qui a été placée dans un hospice. Il s'y rend en compagnie de Mary Kelly et trouve la jeune femme qui a été lobotomisée. Elle leur parle de son bébé Alice qui dessine, et de son mari qui est prince. Toute son histoire, y compris sur le papier a été effacée. Alice a été placée dans un orphelinat, née de père inconnu. Fred l'emmène dans une galerie et lui montre le portrait du prince Edward qu'elle reconnaît comme Albert.
Abberline retourne voir Sir William. Ce dernier est très souffrant. Le médecin croit plausible sa théorie du mariage secret, mais rejette le fait qu'il soit le meurtrier et avoue au policier la maladie de l'héritier du trône.
Dans les sous-sols de Londres, une réunion maçonnique a lieu. Y sont présents le chef de la police, Kidney. Le Dr. Ferral est initié. Les francs-maçons s'interrogent sur les découvertes d'Abberline et soupçonne Gull de lui transmettre des informations.
La police a reçu des lettres signées Jack. Le tueur est vite surnommé Jack l'éventreur. Abberline reçoit un demi-rein avec un mot : « venu de l'enfer ».
Abberline paye une chambre et des provisions à Mary Kelly pour qu'elle se cache avec ses amies. Ils finissent par s'embrasser dans la ruelle.
Dans la chambre, Liz Stride ramène une nouvelle fille, Ada. Mais une dispute éclate et elle quitte la planque en pleine nuit. Alors que Mary Kelly et Ada s'endorment [..] décide de la suivre.
Abberline soupçonne Kindley mais Godley n'est pas aussi catégorique. Pourtant le mobile pourrait être protéger l'empire contre la propagation d'une rumeur sur le prince Edward.
Liz est emmenée par Jack qui rapidement l'exécute. Mais quelqu'un le découvre et il doit abandonner le corps sans finir son ouvrage. Abberline arrive rapidement et ne comprend pas pourquoi les filles ne sont pas rester cachées. Pour lui, le crime ne va pas satisfaire Jack.
En effet, le tueur et son acolyte tombent sur Kate Conway. Cette fois l'éventreur prend son temps et laisse même des fausses pistes concernant les juifs. Le chef de la police décide de suspendre Abberline qui conteste les positions sur les juifs. Il voit le message comme un appel supplémentaire du tueur.
Abberline passe au pub, mais Mary Kelly n'est pas réapparu. Il laisse un message et retourne à la fumerie d'opium. Il voit dans ses visions Jack effectué le meurtre de Mary Kelly. Mais les suspects se succèdent : Mc Queen , le chef de la police, le prince, Kidney, son second, le dr Ferral... Abberline sort de sa transe sans réponse et commence à s'intéresser à la franc maçonnerie. Il retourne voir Sir William.
Mary quitte la planque pour aller chercher le message au pub, mais Kindley trouve l'appartement au Ada dort toujours.
Fred fait part de ses soupçons envers un crime maçonnique. Les trois juifs qui ont tué le premier franc-maçon ont été tué de la même manière que les filles. L'inspecteur finit par accuser directement Sir William qui change complètement de comportement et avoue ses crimes. Alors qu'il va l’abattre, il est assommé par Kidney. Jack a une dernière victime à faire.
Kidney et Ferral vont tuer Abberline qui se débat et parvient à s'échapper laissant pour mort ses agresseurs. Netley conduit Jack jusqu’à la planque et le tueur s’exécute une dernière fois.
La pièce est une boucherie quand Abberline arrive et il est impossible d'identifier le corps. Fred en conclut que Mary Kelly est morte elle aussi. Pourtant, au milieu du sang, il remarque que les cheveux sont blonds et non roux. Il trouve au pub un message. Mary est partie chercher Alice et a décidé de retourner dans son village. Elle l'invite à le rejoindre.
Sir William est arrêté. Il est jugé par les maçons et condamné à être lobotomisé. Fred n'est pas satisfait.
Il avoue à Godley que Mary est en vie. Le sergent le pousse à la rejoindre. Mais Fred ne peut s'y résoudre, si les maçons apprenaient qu'elle est en vie, ils feraient tout pour la tuer.
Dans ses visions, il la voit heureuse vivant au bord de l'eau en Irlande élevant Alice comme sa fille.
Abberline avec cette image rend son dernier souffle, détruit par l'opium. Godley le trouve et lui rend un dernier hommage.
Commentaire :
Il y a le livre et il y a le film... Pour commencer, autant dire que Alan Moore n'apprécie pas les adaptations de ses œuvres. Même si le cas extrême reste la Ligue des Gentlemen extraoridinaires (qui s'est fini par un procès), il en fut de même pour From Hell.
Je cite M. Moore :
« Ce sont des films idiots, sans la moindre qualité, une insulte à tous les réalisateurs qui ont fait du cinéma ce qu'il est, des magiciens qui n'avaient pas besoin d'effets spéciaux et d'images informatiques pour suggérer l'invisible. Je refuse que mon nom serve à cautionner d'une quelconque manière ces entreprises obscènes, où l'on dépense l'équivalent du PNB d'un pays en voie de développement pour permettre à des ados ayant du mal à lire de passer deux heures de leur vie blasée. La majorité de la production est minable, quel que soit le support. Il y a des films merdiques, des disques merdiques, et des BDs merdiques. La seule différence, c'est que si je fais une BD merdique, cela ne coûte pas cent millions de dollars. »
A partir de Constantine, le nom de Moore n’apparaîtra plus au générique.
Qu'est-ce que les aficionados lui reproche exactement ? Et bien, c'est principalement l'aspect mystique du personnage de Gull disparaît. On est dans une simple enquête policière ici.
J'en reste là à propos du comic, un numéro d'Other Comics vous parlera plus longuement de tout ceci une autre fois très certainement. Parlons maintenant cinéma !
Et bien, d'après moi, nous avons affaire à un bon film. Nous sommes en 2001, et l'on surfe sur la vague Sleppy Hollow de Tim Burton, ou bien côté français, le Pacte des Loups ; soit des thrillers historiques, un poil mystique mais qui misent sur de vieux mythes pour servir une enquête à laquelle le spectateur peut se prêter, tout en mettant le paquet sur l’ambiance lourde et pesante, et parfois le trash comme dans ce film.
Gros gros bémol... grâce à la fantastique VF (et pourtant j'aime beaucoup Bernard Dhéran qui double ici Ian Holm) vu qu'on entend la voix de Jack, peu modifiée, dès le 2e meurtre (c'est à dire au bout de 20mn), et bah tout le suspense est foutu en l'air, et l'enquête est vite résolue... Mais il reste de bonnes choses.
Le scénario est très original, utilisant des personnages ayant existé, aussi bien côté victimes que flics. Mais on peut citer aussi la Reine Victoria et John Merrick. C'est toujours intéressant d'avoir une théorie sur un événement historique pas clair. Quelques recherches faciles vous prouveront pourtant que cette thèse ne tient pas la route. Mais on se plait à croire à ce complot visant à détruire l'empire britannique.
Le véritable atout du film réside dans son ambiance. Les décors et lumières mettent en valeur le Londres victorien des bas-fonds. Les dialogues y sont crus, les scènes de meurtres impressionnantes de réalismes. La musique joue également énormément. Ceci peut s'expliquer par les réalisateurs : Albert Hughes et Allen Hughes, des jumeaux afro-américains qui ont signés trois bijoux, l'un sur la violence dans les ghettos, l'autre sur le Vietnam et ses conséquences sur les soldats de retour, le 3e sur la prostitution. Bref, des thèmes abordés dans From Hell. Ils maîtrisent leurs sujets, et ne se sont pas contenté de raconter une course poursuite entre un tueur et un flic, mais ont réussi à mettre en scène une société britannique qui entrait dans le XXe siècle avec ses défauts et ses ambiguïtés.
On retrouve tout d'abord cette atmosphère ghetto dans From Hell. Whitechapel est un personnage du film à part entière.
Les distinctions sociales sont remarquablement utilisées pour servir l'intrigue. Abberline est un passeur de plat entre deux mondes qui ne se croisent jamais : les quartiers pauvres et les lords britanniques.
La réalisation est efficace, sans plus. Il y a du rythme du fait du script, mais peu d'originalité dans la mise en scène. On retrouve les codes de Scream par exemple (plein de personnages, dont le tueur, avec les mêmes chaussures, le même couteau, la même bague, la même calèche... pour tromper le spectateur). Les découvertes de corps sont filmées à la Hitchcock, pleines de sous-entendues mais jamais en plan serré pour laisser le spectateur imaginer l'ensemble.
On voit qu'il s'agit d'un projet de personnes passionnées. Les frères ont mis 6 ans à écrire leur film et c'est grâce à Depp, lui aussi passionné par Jack the Ripper, qu'ils vont monter leur projet. Au final, on obtient un bon thriller, certes loin du support original, mais très agréable à regarder, dans la droite ligne de ces films du début 2000, mêlant action, suspense et ambiance théâtrale.
A voir, si vous aimez les ambiances noires.
Le saviez-vous ?
- From hell a été présenté hors compétition à la Mostra de Venise 2001. Le film a aussi reçu le de la critique à Angoulême en 2001.
- Le film utilise le format large anamorphique pour mettre en valeur le ciel londonien.
- Les cadavres sont signés Millnium Effect et réalisés de manières très réalistes, notamment sur le plan historique.
- en VO, Johnny Depp a un accent cockney, pour montrer les origines populaires d'Abberline. Heather Graham a un accent irlandais.
- La bande-originale comprend un remix - le Wormwood Remix - de la chanson "The Nobodies" de Marylin Manson. Cette chanson fut originellement inspirée par la tuerie de Columbine.
Répliques cultes :
Quand l'inspecteur parle, on se tait !! (Godlay)
Il y a longtemps que vous chassez le dragon, inspecteur ? (Sir William)
Je suis encore une femme, ils n’ont pas réussi à m’enlever ça, pas encore... (Mary Kelly)
Un jour les hommes me rendront hommage car je serai celui par qui XXIe siècle est né. (Jack)
Vous ne verrez pas le XXe siècle (Abberline à Sir William)
Les films déjà résumés sur
MDCU :
The Rocketeer
Les Tortues Ninja
Batman : Subzero
Sin City
Scott Pilgrim vs the World
Justice League : Crisis on Two Earths
Conan le Barbare
Conan le Destructeur
Captain America (1990)
Spawn
Les Quatre Fantastiques
Batman - le Défi
All Star Superman
Le retour de l'incroyable Hulk
Batman Beyond : Le Retour du Joker
Daredevil
Batman - 1966
Justice League : The New Frontier
Superman and the mole men
Superman
Superman II
Superman II - The Richard Donner Cut
Superman III
Superman IV - The Quest for Peace
Superman Returns
Superman : Doomsday
Supergirl
Batman contre le Fantôme masqué
The Dark Knight
Green Lantern : First Flight
Spider-Man
Iron Man
Iron Man 2
X-Men
X-Men 2
X-Men 3
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